Parfums

Parfums,

 Je ne parlerai pas ici de parfums du commerce, je n'en ai pas. Le seul que j'aimais, qui me collait à la peau, n'est plus fabriqué. Je n'ai pas vraiment la patience d'en rechercher un autre, même si je me souviens avoir été ravie par un jus de Serge Lutens, je ne sais plus lequel.

 Il était une fois, il n'y a pas si longtemps que cela, un karité fouetté qui sentait la vaguement la noix, vaguement car l’odeur était légère, et pas du tout convenable pour un karité aussi déterminée que l’était celui-ci ; il attendait d'être parfumé. Comme son parfum n'arrivait pas, le karité se mit en tête de s’arroser tout seul de jus exotiques. Si la bouteille ne vient pas à moi, j'irai à elle, et de ce pas. Il arriva au palais des senteurs, gardé par une fée qui était trop occupée à se mirer pour le retenir. Il rencontra Monsieur Vert Petitgrain, qu’il essaya d’éviter. Il le trouvait trop vert, trop grain, trop étrange au nez et au regard, ce monsieur était excentrique et persistant. Las ! Monsieur Petitgrain se frotta et se refrotta à lui. Notre karité commença à regretter sa petite aventure. Il s’assit dans un coin sous le grand escalier du palais, et réfléchit. Il sentait le vert désormais, mais il était frais aussi, vivifiant, un peu comme un vétiver en fait. Le vétiver !! Voici ce qu’il lui fallait. Il monta au troisième étage, deuxième porte à gauche, là où vivaient ensemble des générations de vétiver, et enlaça le plus ancien. Il huma l’air, satisfait. Il était complexe. Il fleurait le bois, la rivière, l’air frais des matins d’hivernage.

Pour faire court et expéditif, le mélange vétiver-petitgrain est frais et mystérieux. Je l’adore, mon chou aussi. J’ai aussi expérimenté citron-vanille (fragrance), le mélange est gourmand, plus rond qu’acidulé, avec à peu près autant de l’un que de l’autre. Lavandin et vanille (fragrance) à part égales forment un accord étonnant dans des savons crèmes. Je n’ai pas noté les proportions de petitgrain et de vétiver que j’avais utilisées.