Soap calc

Je ressors cet article des archives pour le compléter un peu et le remettre au goût du jour. J'aime beaucoup le calculateur Soapcalc, notamment parce qu'il permet de modéliser les propriétés du savon que l'on va obtenir. Je me suis cependant rendue compte que le résultat de mes expériences ne correspondait pas toujours à ce qui était prévu par le calculateur. J'essaie ici de citer quelques limites des calculateurs en général.

The soapcalc

Quelques remarques sur ce calculateur. Il existe en deux versions,une pour les recettes comportant moins de neuf huiles, et une pour les autres.
Il donne la composition en acides gras des nombreuses huiles qu'il liste et les propriétés du savon que l'on va obtenir. Les notations utilisées ainsi que leur signification sont fort bien expliquées sur le site. On peut effectuer toute sorte de calcul pour le taux de surgras et la réduction d'eau. Comme on indique les recettes en pourcentage, ce calculateur permet aussi de calculer les quantités d'huiles à utiliser selon la taille de la fournée que l'on veut faire.

En un mot comme en cent, c'est un outil très utile et riche en information. Les propriétés du savon sont calculées en fonction des acides gras contenus dans les huiles, et sont regroupés dans les catégories suivantes: dureté, effet nourrissant, pouvoir nettoyant, mousse à bulles et mousse crémeuse.

J'ai cependant quelques remarques à formuler au sujet des propriétés données pour une formule:

• La dureté peut être augmentée par l'ajout de lactate de sodium ou par l'usage ( avec les précautions que cela suppose) d'une solution de soude plus concentrée. Avec une solution de soude plus concentrée, la quantité d'eau est moindre et le savon est plus dur. Les savons utilisés rapidement après leur fabrication s'usent très vite, et ce parce qu'ils contiennent beaucoup d'eau. La cure a pour but de permettre à la réaction de saponification de s'achever mais aussi à l'eau de s'évaporer, durcissant ainsi le savon. Il semblerait que l'ajout d'alcool rende les savons plus durs, je ne l'ai pas encore expérimenté. Trop d'ajouts (fruits, légumes...) peuvent rendre un savon mou.

• La douceur est influencée par le taux de surgras et la teneur en insaponifiables des huiles utilisées. Plus une huile contient d'insaponifiables, plus le savon obtenu sera doux. Je trouve aussi que les additions de fruits, légumes, yaourt(!!!) apportent un plus non négligeable.

• Un taux de surgras trop élevé peut réduire la quantité de bulles ou de mousse que l'on peut obtenir. A l'inverse, l'ajout de sucre ou de miel peut l'accroître. Certains ingrédients (avocat par exemple) modifient notablement la structure de la mousse.

• La réaction entre la soude et les huiles peut s'écrire: (triglycérides)+ 3(soude) ==> 3 (savon)+3(glycérol). Autrement dit au cours de la réaction de saponification une molécule d'acide gras va donner trois molécules de glycérine. Oui, c'est la glycérine qui m'intéresse. Ce produit est très hydratant pour la peau et explique la différence de texture et de douceur entre les savons commerciaux (moins de glycérine) et les savons artisanaux faits à froid (plus de glycérine). Ce n'est pas la seule, les premiers ne contenant souvent que des huiles de palmes et des graisses animales (sodium tallowate) qui une fois saponifiées n'ont pas les mêmes propriétés que d'autres huiles végétales (karité, olive, sésame, ricin...). Les huiles contenant beaucoup d'acides gras à courte chaîne (faible poids moléculaires) produisent plus de molécules de glycérol que les acides gras à longues chaînes.A priori une huile comme l'huile de coco , à masse égale, produit plus de glycérine que l'huile de chanvre par exemple. Mais la seconde est réputée plus douce que la première. Je crois que cela fait partie des mystères de la savonnerie. Je vais bientôt essayer un savon 100% coco avec un taux de surgras très important pour voir.

Je compléterai ce post au fur et à mesure de mes expériences.